J'ai 28 ans et j'ai perdu ma grand-mère. Comme beaucoup d'entre vous qui liront ces lignes, vous savez la tristesse que cela amène, c'est un peu, un petit bout de moi qui est partie. Elle s'est envolée à l'aube de ses 85 ans mais cela faisait déjà quelques temps qu'elle n'était plus vraiment là. Seul son regard vif trahissait encore sa présence dans un corps tenant son âme en prison. Alors quand elle est partie, réellement partie, j'étais soulagée. Heureuse. Cela peut déranger mais la liberté d'une âme est à mes yeux bien plus importante qu'un corps inerte mais en vie.
Si vous aviez connue ma mamie, vous vous en seriez souvenus. Elle accueillait le monde entier dans sa grande maison familiale.
Vous n'auriez peut-être pas échappé à la messe mais bon, une mamie catho, ça ne se change pas.
Elle était couturière, puis comme l'époque le voulait, elle était aussi (et surtout? ) mère de famille.
7 enfants, puis 18 petits-enfants : 9 garçons, 9 filles, équation parfaite.
Alors permettez-moi de continuer à faire voyager ma grande-mère au travers de ce texte écris et lu pour elle.
N'hésitez pas à le partager autour de vous. Elle mérite bien ça, ma mamie.
Salut mamie,
Nous y voilà.
Dans cette Abbaye aux Hommes que tu as tant foulé et où tu nous as tant trainés.
Et oui mamie, tu nous laisses avec un souvenir de toi impérissable, celle d’une grand-mère de 18 petits-enfants, d’une grand-mère qui aimait prier.
L’avantage c’est qu’il suffit de croiser une église pour penser à toi,
bien joué, on n’est pas près de t’oublier.
On n’est pas prêt d’oublier non plus ces fins de journées où pris dans la fougue d’une course d’escargots dans le jardin, ou bien affalés devant la télé branchée sur Canal J on te voyait arriver et on avait compris… c’était l’heure de la messe à St Etienne.
Il y a autre chose que tu nous laisses mamie.
C’est l’odeur du pain grillé le matin,
du Benco dans le bol,
de tes triple bisous cul de poule,
de la douceur de tes mains, de ton petit rire coquin,
de tes phrases inoubliables « mieux vaut être comme ça que d’être pire » !
De tes prières à des Saints qui m'étaient inconnus et pourtant nombre de fois je suis venue te demander de les prier pour mes examens,
je ne sais pas si c’est grâce à Saint Expédie mais écoute mamie,
incroyable coïncidence,
j’ai tout réussi.
Mamie, c’est aussi ton gâteau aux pommes, ta teurgoule et je suis honorée de le dire, mais merci de nous avoir tous immunisé avec tes gâteaux périmés.
Je te revois dans ta Twingo,
ta cuisine en robe de chambre rose jusqu’à 10 heures du matin,
assise à ta machine à coudre ou à nos pieds pour refaire nos ourlets et nos jeans troués.
Je garde près de moi ta si belle écriture, tes cadeaux parfois farfelus
et cette botte de Noël que tu nous avais tous fait.
Mamie, merci, merci de nous avoir laissé jouer et essayer tes nombreuses robes quand nous étions petites.
Le ciment de notre merveilleuse entente entre cousins aujourd’hui.
Mamie c’est aussi les concombres à la crème et la dinde aux marrons à Noël.
«Termine ton assiette, pense aux petits africains » puis si on n’avait pas assez pensé à eux ou juste plus faim, on aller finir l’assiette sur le trottoir.
Je t’assure, ce trottoir il restera dans nos mémoires.
Mamie, j’avais encore tant de choses à dire ici mais je ne vais pas avoir le temps.
Mamie, tu es libre. Tu es une femme libérée.
Libre comme l’air, va au gré du vent embrasser la France et le Canada.
Je sais qu’il y a du monde là-haut et je sais aussi qu’ils t’accueilleront.
Il y a entre autre Jean-Mi et puis mon Nonno et Charlotte aussi.
Je suis certaine qu’un petit verre de Suze et un carré de chocolat t’y attendent et que tu auras nombre de choses à faire, à dire et à rire, mamie, à rire.
Je sais que certains anges t’attendent pour parfaire leur robe.
Bon voyage
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